Les parasites externes chez le chien

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LES PUCES

Les puces constituent un risque parasitaire majeur. Ce sont des insectes piqueurs, parasites de nos carnivores domestiques, susceptibles également de piquer l’Homme. Durant son cycle de vie, une puce passe 95% du temps dans l’environnement (pelouses, abris de jardin, mais aussi meubles, parquets, moquettes…) et 5% sur l’animal.
Ce dernier constitue une source d’approvisionnement permanente pour ses repas sanguins et un lieu de ponte exclusif (27 œufs par jour pendant 50 jours, soit 1350 œufs en moyenne pour une puce femelle). Les œufs tombent du pelage sur le sol des zones fréquentées par les animaux. Les échanges de puces entre animaux sont donc minimes, comparativement aux infestations provenant de l’environnement. La larve issue de l’œuf de puce est mobile et se nourrit de débris, dont les déjections de puces adultes. A la fin de son développement, elle s’entoure d’un cocon de fibres très résistant qui peut se maintenir plusieurs mois dans l’environnement, jusqu’à l’émergence de la puce adulte.

Les effets sur l’animal

Les animaux peuvent n’avoir que très peu de signes cliniques liés à la présence de puces voire pas du tout et ne présenter qu’un prurit occasionnel. Au contraire, d’autres animaux pourront présenter un prurit important et des lésions érythémateuses et alopéciques. Les puces peuvent transmettre un vers plat  (Dipylidium caninum) au chien.
Une infestation massive peut provoquer une anémie surtout chez les animaux jeunes, âgés ou débilités.

Les méthodes de lutte

Pour lutter efficacement contre les parasites externes, il faut prendre en compte le risque parasitaire sur l’animal et le risque de ré-infestation via l’environnement.
Le traitement de l’animal et la prévention des infestations (avec un insecticide et/ou un régulateur de croissance des insectes) doit être adapté à son : son mode de vie, son stade physiologique, son état cutané, son environnement, son contact avec des congénères, son contact avec des enfants.
Il est important de traiter aussi l’habitat : Nettoyage, aspiration, insecticide si nécessaire.

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LES TIQUES

Les tiques sont des acariens, parasites occasionnels des animaux de production et des carnivores domestiques, plus rarement de l’Homme. Elles représentent un risque majeur pour la santé de votre animal et la vôtre. Les tiques se trouvent principalement dans le milieu extérieur : dans le jardin, à la campagne, dans la forêt…

Les effets sur l’animal

Les tiques transmettent plusieurs maladies graves voire mortelles : la piroplasmose, l’ehrlichiose, la borréliose de Lyme.
Par ailleurs, les morsures de tiques sont douloureuses et sont susceptibles de s’infecter. Une infestation massive peut causer une anémie ; du fait des volumineux repas sanguins réalisés sur l’hôte. Chaque espèce de tique est le vecteur de maladies.

Il existe en France 3 principales espèces de tiques occupant des zones variables du territoire :

Ixodes ricinus
– espèce la plus répandue en France
– dans les sous-bois humides
– vecteur de la borréliose de Lyme (transmissible à l’Homme : zoonose !) : hyperthermie, anorexie, troubles nerveux, boiterie, insuffisance rénale

Dermacentor reticulatus 
– très présente en France
– dans différents milieux (même péri-urbain)
– vecteur de la piroplasmose (ou babésiose) : hyperthermie, abattement, pâleur des muqueuses, coloration foncée des urines, insuffisance rénale et hépatique

Rhipicephalus sanguineus 
– dans le sud de la France
– adaptée à la sécheresse mais peut envahir l’habitat
– vecteur de l’ehrlichiose : hyperthermie, abattement, anorexie, hémorragies
– vecteur mineur de la piroplasmose

La méthode de lutte
  • Vaccination contre la Piroplasmose et la maladie de Lyme. La maladie de Lyme affecte l’homme et de nombreuses espèces de mamifères dont le chien et le chat. Pour rappel, elle se caractérise chez le chien par un état fébrile accompagné de douleurs articulaires et peut évoluer sous des formes plus graves. La prévention passe par un vaccin et la mise en place d’un traitement antiparasitaire..
  • Traitement et prévention de l’animal avec un produit acaricide adapté à l’espèce de tique incriminée.
  • Traitement de l’habitat ou du chenil en cas d’infestation (surtout pour Rhipicephalus sanguineus)

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LES PHLÉBOTOMES

Les phlébotomes (P. perniciosus et ariasi en France) sont des insectes surtout présents dans les régions chaudes à activité crépusculaire et nocturne. Les phlébotomes trouvent refuge dans des crevasses, arbres, terriers et craignent le vent. En France, on les retrouve dans le pourtour méditerranéen.
La durée du cycle des phlébotomes est en moyenne de 1 mois. Après un passage par un stade œuf, larvaire puis nymphal, les phlébotomes adultes femelles sont des vecteurs potentiels de parasites, les Leishmanies (Leishmania infantum en France), qu’elles peuvent transmettre avec leurs piqûres.
Seules les femelles sont hématophages. Après accouplement, le repas sanguin permet d’amener les œufs de phlébotomes à maturité.

Les effets sur l’animal

La piqûre de phlébotomes est douloureuse et induit une réaction locale, souvent sous forme de papule (lésion cutanée de laquelle ne s’écoule aucune substance liquide, forme en relief de taille variable) qui persiste 15 à 20 jours.

La leishmaniose est une maladie chronique transmise par les phlébotomes, affectant préférentiellement les canidés, mais il s’agit aussi d’une zoonose, pouvant atteindre l’Homme. Elle est présente en Amérique centrale et du Sud, en Afrique et dans la zone du pourtour méditerranéen en Europe (Portugal, Espagne, Italie, Grèce, sud de la France).

Chez le chien, des symptômes cutanés, oculaires et généraux (abattement, amaigrissement, anémie, insuffisance rénale, hypertrophie des ganglions et de la rate…) peuvent être observés, conduisant le plus souvent à la mort en absence de traitement.

La méthode de lutte contre les piqûres et contre la leishmaniose
  • Prévention de la maladie dans les zones à risque par le biais de la vaccination 
  • Utilisation de produits répulsifs adaptés contre les phlébotomes
  • Maintien des animaux concernés à l’intérieur du crépuscule au matin
  • Utilisation de moustiquaires imprégnées et/ou de diffuseurs d’insecticides.

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LES MOUSTIQUES

Comme chacun le sait, les moustiques sont des petits insectes volants de 5-6 mm. Les femelles se nourrissent de sang et peuvent donc piquer et transmettre des pathogènes aux mammifères et à l’Homme.

Les adultes pondent leurs œufs dans l’eau. L’œuf constitue une forme d’hibernation, en attendant les températures printanières. La larve est aquatique et se nourrit de micro-organismes sous la surface de l’eau ; elle remonte à la surface pour respirer. La nymphe ne se nourrit pas mais se déplace dans l’eau.

Les adultes vivent hors de l’eau. Après accouplement, la femelle recherche un hôte vertébré ; le repas de sang est nécessaire à la production d’œufs.

Les effets sur l’animal

Les piqûres de moustiques sont peu douloureuses mais peuvent conduire à la formation de papules prurigineuses voire à une dermatite par hypersensibilité. Par ailleurs, les moustiques peuvent transmettre des vers plats (Dirofilaria immitis, responsable de la dirofilariose cardio-pulmonaire et Dirofilaria repens, responsable de la dirofilariose cutanée). Ils peuvent aussi transmettre des virus par exemple.

La méthode de lutte contre les piqûres et contre la dirofilariose cardio-pulmonaire
  • Utilisation de produits répulsifs adaptés contre les moustiques
  • Prévention de la maladie dans les zones à risque par un traitement adapté

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